mercredi 12 décembre 2007

Tours et détours...

Attention, le billet ci-après est à forte teneur d'humeur râleuse. Ames sensibles s'abstenir.

Le sujet que je vais évoquer aujourd’hui m’avais déjà sérieusement bousculé l’esprit lors de mon arrivée à Sydney. En toute innocence, je m’étais dit « Ne juge pas sans connaître. Ca se trouve, c’est uniquement sur ce chemin précis, de l’aéroport au centre-ville, que tu vois ce genre de choses. C’est peut-être différent ailleurs ».
Presque six mois – déjà ! – ont passé, et je peux affirmer maintenant en toute connaissance de cause, ce n’est pas uniquement sur la route de Botany Bay à CBD que la chose se produit. Au contraire, c’est un phénomène généralisé, étendu.
Je parle bien sûr de l’architecture de Sydney. L’absence d’homogénéité plus précisément.

Imaginez que vous vous baladez à Paris le long des quais. Oh des ponts anciens, c’est beau. Wouah, Notre-Dame, elle en impose. Dis-moi, c’est pas la coupole dorée de l’Académie française à gauche ? Et le Louvre, qu’est-ce qu’il est grand !
Quand tout à coup, vous tournez la tête, et vos yeux se cognent à une immense tour, identique à celles de la Défense. Non ! Ce n’est pas logique, c’était si beau ce que je voyais jusqu’à présent. Vous pivotez. Votre vue est bouchée par une autre tour, et une autre, et une autre. Ne bougez plus, vous êtes cernés.

Bon, maintenant transposons la situation à Sydney. Sauf qu’ici, on n’imagine plus, on le vit. On est là à s’émerveiller devant la cathédrale St Andrews, les barracks, Town Hall, on rêvasse dans Hyde Park et boum ! On ajuste le focus oculaire et on se prend d’immenses tours phalliques dans la gueule.

Alors bon, je sais, je sais, je radote. Mais franchement, faut avouer que ça dénature tout. Typique, à mon avis, d’une ville qu’on a créé de toutes pièces. Les premiers colons, forcément étaient du 17, 18, 19e siècle, avaient une architecture et un sens de l’esthétique qui leur étaient propres. Puis au fur et à mesure des ans, les colons devenus des hommes d’affaire se sont dits qu’ils avaient à tout prix besoin d’un quartier des affaires et de grandes tours pour abriter leurs millions de bureaux. Comme ils sont pas contrariants, ils ont construit là où il y avait de la place. C’est-à-dire juste à côté de constructions plus anciennes.

Exemple : rien que dans le quartier de l’université, on a Central Station, la gare centrale qui présente une architecture digne du 18 – 19e, puis on a la tour moche de l’UTS, puis une ancienne usine Foster (la bière), puis un alignement de food shops dont les façades ressemblent de près ou de loin à celles des échoppes dans les westerns spaghetti de Sergio Leone. Fi fi fi, ouin ouin ouin… (bon ça c’est la mélodie de Don Leone, essayez d’imaginer)

Enfin bref, disons-le clairement, architecturellement parlant, c'est un beau bordel ici. A real mess, aurait dit Shakespeare (et non, ce n'est pas parce que mes origines sont à chercher du côté d'une ville à consonnance identique que j'évoque le sujet. Soit dit en passant, c'est aussi un beau foutoir là-bas: un certain centre d'art et un certain Président Pompidou y contribuent fortement).

Bon pour illustrer le tout, quelques photos. Je vous ai mis les moins moches, j’ai eu pitié de vos yeux.

Hyde Park, écrin de verdure et de calme au milieu de CBD... A droite, vue sur les Barracks et les touristes japonais...

... A gauche, ben y'a déjà des tours...


Encore des tours. Avec LV qui tente de recréer un bout d'immeuble hausmanien...

Toujours des tours...


Rien que des tours, qui ici, font de l'ombre à la cathédrale St Andrews



Vous en reprendrez bien encore un peu ?

Paraît-il qu’à Melbourne, c’est beaucoup plus beau et homogène : le centre est à architecture victorienne et n’est pas entâché par les buildings. Etant donné que j’y vais quelques jours fin janvier (j’ai pris mes billets d’avion hier), je ne manquerai pas de vous en faire un compte-rendu. Ca va de soit ;o)

Prochain billet un peu plus festif : les décorations et sapins de Noël en plein été.

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